• Le groupe est FLE (français langue étrangère) débutant 
    et est composé d'une dizaine de personnes en moyenne.
    Leur vocabulaire en français se restreint à quelques mots
    (jeune homme, fleurs, banc, parc)
    ou quelques expressions (enchanté, c'est gentil, etc.).
    qu'ils juxtaposent "au petit bonheur" pour communiquer 

    Il leur est encore impossible de composer des phrases.

    Pour amorcer une approche du langage BD, 
    j'ai donc utilisé cette séquence
    de 6 scènes visuellement très compréhensibles, 
    en leur demandant de décrire ce qu'ils voient
    et ce qu'il se passe sur chaque image.

    Mon rôle se limite à complèter leur vocabulaire
    puis à les aider à articuler les phrases 
    en insistant sur les articles (le, la, les et un, une, des),
    les pronoms (il, elle), les prépositions, la conjugaison, etc.


    Voilà ce que cela donne, en respectant au mieux leurs expressions :

    1) Philippe arrive dans le parc avec un bouquet de fleurs.
    Il a un pantalon classique, une veste d'été et aussi un nœud papillon.
    Il arrive près du banc.
    2) Philippe est assis sur le banc.
    Il regarde l'heure sur sa montre parce qu'il a rendez-vous avec Sarah.
    3) Sarah arrive dans le parc : « Bonjour, mon ami, mon chéri !»
    Philippe sourit. Il est content.
    4) Philippe dit : « Enchanté, Sarah ! » et il présente le bouquet.
    Sarah dit : « Merci mon chéri, c'est gentil ! ».
    5) Sarah et Philippe sont assis sur le banc. Ils parlent.
    « Je t'aime », dit Sarah. Philippe dit : « Moi aussi, je t'aime ».
    Le bouquet est resté sur le banc.
    6) Ils partent au restaurant, main dans la main.
    Ils ont oublié le bouquet sur le banc
    parce qu'ils sont très contents, très heureux.


    Cet abord narratif est ardu.
    Il est rare en effet de l'utiliser dans la vie courante,
    sinon pour résumer un évènement.
    Quand on raconte quelque chose qu'on a vécu,
    le plus souvent, c'est au travers des dialogues.

    Tout le monde n'est pas écrivain ou scénariste !

    Nos personnages ont vieilli.
    Vingt ans plus tard, les voilà au restaurant.



    Afin de différencier le scénario des dialogues,
    la consigne est ici de trouver ce que les personnages disent.
    Là, l'expression des participants est évidemment plus aisée,
    même si encore très maladroite.
    Certains toutefois hésitent entre paroles et narration.

    Le serveur (le garçon) : Bonsoir. S'il vous plait, asseyez-vous à la table.
    Philippe : Merci, donnez-moi la carte, s'il vous plait.
    Sarah : Merci.
    Le serveur : Que voulez-vous ?
    Sarah : Je voudrais un cola.
    Philippe : Et moi, ... un verre de vin.
    Sarah : Pour moi, du poisson avec de la salade et des pommes de terre.
    Philippe : Et pour moi du poulet avec de la sauce et du riz.
    Le serveur :  O.K.! ... ça va, j'arrive dans 5 minutes.

    Le serveur :  Bon appétit !
    Philippe :  Merci !
    Sarah : Merci beaucoup !

    Philippe : Garçon, s'il vous plait ?
    Le garçon : Que voulez-vous, Monsieur ?
    Philippe : C'est combien ?  Donnez-moi l'addition !
    Le serveur : 52 euros et 50 cents.
    Philippe : Je peux vous faire un chèque ?
    Le garçon :  ... ça va, merci beaucoup. Au revoir.


    Le jeu de rôle proposé ensuite est savoureux.
    Lire les dialogues leur semble très facile,
    et que le serveur-garçon soit joué par une femme
    ne fait que pimenter encore la scène. 
    (que dit-on alors, la garçonne... ou la serveuse ?).
    Daniel, l'un des participants qui devait lire le rôle de Sarah,
    s'est même offert le luxe d'utiliser une voix de fausset.
    Nous voilà en pleine théâtralité,
    et une variante d'une réplique surgit parfois spontanément.

    note technique

    niveau : FLE débutant
    durée de l'animation : 3 x 50' pour création collective des textes 
    nombre participants : de 5 à 12
    matériel : copies A4 pour les participants et A3 pour affichage commun
    lieu : indifférent

    ( les séquences de dessins sont extraites de CLIC iCi ! )


    votre commentaire

  • Poc poc ! Toc Toc !
    Les onomatopées, c'est surtout dans la bande dessinée que cela s'écrit.
    De « coin coin » à « dring » en passant par « pouêt pouêt », ah la la : "aïe aïe aïe !".
    Voilà un aperçu des bruits quotidiens, des sons de tous les jours.

    Passionnant de comparer selon les langues
     !

    « Cororico » français ? C'est « hurducucu » en espagnol et « kiekeredierk » en néerlandais.

    Un coup de feu, lui,  peut devenir « pan » ou « bam », ou « bang », ...

    ou « plop » si on a mis un silencieux au bout du canon.



    03/03/09 Rectificatif :
    en espagnol, les coqs disent "KIKIRIKI" et pas "HURDUCUCU".
    Merci, qui ? Merci, Tere (prof' d'espagnol) !


    ... CLIC !




    2 commentaires
  • PRéSENTATION

    La Bande Dessinée est un langage visuel et écrit très particulier,
    avec ses codes
    (les "pages", les cases, les "bulles", les bruits, etc.)
    et ses contraintes
    (le découpage du scénario, les changements de "plans", le nombre de planches, etc.) .
    Chaque album est en fait semblable à un film,
    sous la forme d'un diaporama de plans fixes.  

    La Belgique en est aussi un terroir historique.
    Et, au sein du paysage de la Bande Dessinée belge,
    le personnage de TINTIN (entre autre) est incontournable.

    L'intérêt de travailler sur une planche muette
    est de produire une séquence de dialogues cohérents,
    en rapport aux expressions et aux gestes des personnages.
    En l'occurence, la planche choisie ci-dessus
    scénarise une situation quotidienne
    de demande de renseignements ou d'un rendez-vous.

     

    PRéPARATION

    Lors d'une séance préparatoire à la production proprement dite,
    il est nécéssaire de faire découvrir quelques albums
    (par exemple : "Les bijoux de la Castafiore" pour le réalisme, "L'île mystérieuse" pour le voyage, "Le temple du Soleil" pour l'aventure, etc.).
    Quelques mots sur la biographie d'Hergé,
    les brouillons de "Tintin et l'Alph-art" et une recherche sur le Net
    complèteront avantageusement la découverte.

    Une deuxième séance de préparation
    effectuera un décodage du "langage" spécifique des Bandes Dessinées.
    La recherche est faite en sous-groupes (un ou deux albums pour 3 ou 4 participants)
    et le décodage s'appuyera sur ce que chacun a pu déceler, deviner ou comprendre.  

    Ces deux étapes sont importantes
    car le "média" BD n'est pas aussi universel qu'on pourrait le croire
    (notamment peu présent dans la Culture musulmane).
    N'oublions pas que, pour des personnes qui n'ont jamais été à l'école,
    la logique de lecture d'une planche de BD sort sans doute de leur entendement.
    Ainsi, accessoirement, que l'évidence "de gauche à droite" et "de haut en bas"
    ne "parle" pas à des publics originaires de langues écrites comme l'arabe (droite-gauche) ou ... chinoise !

    Dans les groupes de FLE,
    il est intéressant en outre de relever les BD connues par les participants ("Mafalda" de Quino en Amérique du Sud, les "mangas" asiatiques, etc.)


    Note technique :
    niveau : alpha lecture écriture 1
    nombre de participants : de 5 à 12
    durée : séquences de 50'
    matériel : quelques BD de Tintin
    lieu : indifférent mais équipé d'ordi's pour recherche



    Bernic 2007-2008 (préparation en coanimation avec Rose)


    (la planche ci-dessus est extraite de "Tintin et l'Alph-art", page 21 de la version pirate d'Yves Rodier)


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique