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Making of d'un scénario (1)
Lors de la visite du CBBD (rappelez-vous... en septembre 08 !),
Sôniâ a tiré une bonne cinquantaine de photos
parmi lesquelles nos trois héros (!) en ont sélectionné une trentaine
qui pouvaient avoir un certain intérêt.
En les retravaillant par la suite (luminosité, couleurs, etc.),
Sôniâ a imaginé "en roue libre"
quelques séquences de deux ou trois photos.
C'est à partir de ces séquences que s'est alors opéré un "brainstorming"
des trois larrons (!) pour mettre en place un fil conducteur !
Le résultat était "pô mal, ma foi"
néanmoins pas assez "scénarisé"...
Cela restait une suite de séquences
avec juste un peu de liant, sans plus.
Pourquoi Tintin se retrouvait-il au CBBD ?
Et quel rôle jouerait cet Homme en Noir ?
Sur quel argument reposait le rendez-vous de ce dernier ?
C'est la réponse à ces 3 questions qui ont mené au synopsis final.
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A son retour du voyage sur la Lune,
Tintin rentre chez lui et branche son répondeur téléphonique.
Un mystérieux Homme en Noir lui a laissé un message
et lui donne rendez-vous au Musée de la BD
pour lui communiquer une chose importante.
Il s'y rend, avec Milou bien vu, bien entendu.
mais ne trouve pas de suite son étrange interlocuteur.
Aussi fait-il le tour du Centre Belge de la Bande Dessinée
pour se renseigner auprès de ses collègues-héros de BD.
D'aucuns n'ont pas vu de personne habillée en noir,
d'autres sont apparemment au courant de leur rendez-vous,
et, bizarrement, cela semble en effrayer plus d'un.
Finalement, Tintin lui tombera dessus,
via le téléphone du bureau de Gaston (la gaffe !).
Son interlocuteur vêtu de noir ¤ lui rappelle
qu'il n'a plus le droit à aucune aventure dans le futur
et que sa seule résidence dorénavant est... dans un musée !
Tintin, prisonnier du C.B.B.D ?
Appel est fait aux lecteurs/trices pour venir l'en délivrer !
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>¤ (qui se révèlera n'être que l'un des scénaristes de cette aventure toc de Tintin)
</o:p>
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En l'utilisant avec le groupe débutant FLE,
cette BD muette en une seule planche
m'a permis de cerner rapidement
quels participants étaient oui ou non familiarisé avec la bande dessinée en général.
Résultats : sur 17 personnes (issues de 11 pays différents !) ,
4 le sont réellement et en possédent chez eux.
3 ne s'y sont jamais intéressés
et, si le reste sait que cela existe,
il n'en a vu ou lu que très rarement.
C'était évidemment essentiel
de proposer une séquence préalable
afin de savoir si le langage de la BD leur était familier.
En effet, l'interpètation des cases
ne paraissait pas évidente.
Ainsi, quoique le Petit Spirou soit clairement identifié
comme un gamin qui joue en hiver.
(Pourtant, je pensais que son curieux habillement
allait provoquer des doutes et des questions !),
le fait qu'il soit en train de patiner (sans patins ?)
ou que le portefeuille à ses pieds
se trouve en fait sous la glace (ce n'est pas le sien ?)
était pour eux nettement moins apparent.
Les bulles "pensées" semblaient évidentes pour tous
mais c'était beaucoup moins le cas
pour les expressions du corps et du visage.
Aussi ont-ils tous eu difficile de comprendre
l'intrigue et la trame de l'histoire.
La fatigue du personnage était d'ailleurs
systématiquement évoquée
dès que l'interprètation d'une case devenait complexe.
Certes, le Petit Spirou n'est pas une BD facile
(graphisme, scénario, thème général un peu coquin,
référence à Spirou et Fantasio)
pour des personnes qui n'ont guère eu de contacts
avec la codification des BDs.
Je pense néanmoins qu'une planche de ce genre facilite
l'ajustement de notre démarche pédagogique
par rapport au groupe.
Par contre, le groupe FLE médium (niveau 1-2)
a décodé assez rapidement le scénario
ainsi que les mimiques du personnage,
excepté le "ce n'était qu'un rêve" de la dernière image.
© la planche ci-dessus du Petit Spirou a été "empruntée" sur le Net !
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Travail sur le thème du logement via la bande dessinée :
Je m'appelle Kalid et je suis formateur en alphabétisation.
Voilà comment je procède :
Je travaille essentiellement avec des apprenants Oral débutant.
Comme beaucoup de gens, j'aime la bande dessinée et je me suis un jour dit que je pouvais par ce biais-là aider mes apprenants à acquérir certaines structures de phrases en français.
1/ Je commence par effacer le texte de la B.D. et ensuite je la découpe.
En sous-groupe de deux ou trois les apprenants doivent reconstituer l'histoire.2/ Ensuite, je leur fais écouter l'histoire originale.
Cela leur permet de comparer ce qu'ils ont dit avec le dialogue de base.
Il y a parfois des surprises.3/ On travaille alors la répétition de manière classique et par le rythme.
C'est une étape de mémorisation primordiale.
C'est le moins marrant sauf pour le rythme.4/ Pour finir, le moment que je préfère, c'est le sketch.
C'est le moment pendant lequel je peux évaluer les acquis.La bande dessinée, c'est génial
et je conseille la méthode « trait d'union » à tous les enseignants de FLE et d'alphabétisation.Attention ! Cette planche de BD est sous © !
emprunt pour usage pédagogique occasionnel et local
à Trait d'union
(méthode de Français pour migrants 1)
par Iglesis, Verdier, de Ferrari, Motron et Charliac
éditions CLE international, Paris 2004
Le site ? CLIC ICI...
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Le groupe est FLE (français langue étrangère) débutant
et est composé d'une dizaine de personnes en moyenne.
Leur vocabulaire en français se restreint à quelques mots
(jeune homme, fleurs, banc, parc)
ou quelques expressions (enchanté, c'est gentil, etc.).
qu'ils juxtaposent "au petit bonheur" pour communiquer
Il leur est encore impossible de composer des phrases.
Pour amorcer une approche du langage BD,
j'ai donc utilisé cette séquence
de 6 scènes visuellement très compréhensibles,
en leur demandant de décrire ce qu'ils voient
et ce qu'il se passe sur chaque image.
Mon rôle se limite à complèter leur vocabulaire
puis à les aider à articuler les phrases
en insistant sur les articles (le, la, les et un, une, des),
les pronoms (il, elle), les prépositions, la conjugaison, etc.
Voilà ce que cela donne, en respectant au mieux leurs expressions :
1) Philippe arrive dans le parc avec un bouquet de fleurs.
Il a un pantalon classique, une veste d'été et aussi un nœud papillon.
Il arrive près du banc.
2) Philippe est assis sur le banc.
Il regarde l'heure sur sa montre parce qu'il a rendez-vous avec Sarah.
3) Sarah arrive dans le parc : « Bonjour, mon ami, mon chéri !»
Philippe sourit. Il est content.
4) Philippe dit : « Enchanté, Sarah ! » et il présente le bouquet.
Sarah dit : « Merci mon chéri, c'est gentil ! ».
5) Sarah et Philippe sont assis sur le banc. Ils parlent.
« Je t'aime », dit Sarah. Philippe dit : « Moi aussi, je t'aime ».
Le bouquet est resté sur le banc.
6) Ils partent au restaurant, main dans la main.
Ils ont oublié le bouquet sur le banc
parce qu'ils sont très contents, très heureux.
Cet abord narratif est ardu.
Il est rare en effet de l'utiliser dans la vie courante,
sinon pour résumer un évènement.
Quand on raconte quelque chose qu'on a vécu,
le plus souvent, c'est au travers des dialogues.
Tout le monde n'est pas écrivain ou scénariste !
Nos personnages ont vieilli.
Vingt ans plus tard, les voilà au restaurant.
Afin de différencier le scénario des dialogues,
la consigne est ici de trouver ce que les personnages disent.
Là, l'expression des participants est évidemment plus aisée,
même si encore très maladroite.
Certains toutefois hésitent entre paroles et narration.
Le serveur (le garçon) : Bonsoir. S'il vous plait, asseyez-vous à la table.
Philippe : Merci, donnez-moi la carte, s'il vous plait.
Sarah : Merci.
Le serveur : Que voulez-vous ?
Sarah : Je voudrais un cola.
Philippe : Et moi, ... un verre de vin.
Sarah : Pour moi, du poisson avec de la salade et des pommes de terre.
Philippe : Et pour moi du poulet avec de la sauce et du riz.
Le serveur : O.K.! ... ça va, j'arrive dans 5 minutes.
Le serveur : Bon appétit !
Philippe : Merci !
Sarah : Merci beaucoup !
Philippe : Garçon, s'il vous plait ?
Le garçon : Que voulez-vous, Monsieur ?
Philippe : C'est combien ? Donnez-moi l'addition !
Le serveur : 52 euros et 50 cents.
Philippe : Je peux vous faire un chèque ?
Le garçon : ... ça va, merci beaucoup. Au revoir.
Le jeu de rôle proposé ensuite est savoureux.
Lire les dialogues leur semble très facile,
et que le serveur-garçon soit joué par une femme
ne fait que pimenter encore la scène.
(que dit-on alors, la garçonne... ou la serveuse ?).
Daniel, l'un des participants qui devait lire le rôle de Sarah,
s'est même offert le luxe d'utiliser une voix de fausset.
Nous voilà en pleine théâtralité,
et une variante d'une réplique surgit parfois spontanément.
note technique
niveau : FLE débutant
durée de l'animation : 3 x 50' pour création collective des textes
nombre participants : de 5 à 12
matériel : copies A4 pour les participants et A3 pour affichage commun
lieu : indifférent
( les séquences de dessins sont extraites de CLIC iCi ! )
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